Revue de presse

Revue de presse #5

Par Eva Gourraud – 03/10/2022 – Cet article n’engage que son autrice: la SCUE laisse la liberté à son équipe de publier des revues de presse sans censure.

Demande d’adhésion à l’UE de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie

Vingt-sept pays sont aujourd’hui membres de l’Union européenne. Cinq États sont officiellement reconnus comme candidats, tandis que cinq autres sont potentiellement candidats. À l’inverse, trois pays ont abandonné l’idée d’adhérer. Ce lundi 7 mars, l’Union européenne (EU) a débuté l’examen des candidatures d’adhésion de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie.

En effet, les trois pays de l’ancienne Union soviétique ont chacun déposé une candidature en réponse à l’offensive russe lancée en Ukraine le 24 février 2022. En ce début de semaine, la présidence française de l’UE (PFUE) a assuré s’apprêter à « évaluer formellement les demandes d’adhésion de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie ». Les représentants des différents États membres ont soutenu que « l’évolution rapide du contexte sécuritaire devait obliger l’UE à examiner les demandes d’adhésion » de ces pays, soumis à la menace russe. Une prise de position officielle et très politique est donc attendue de la part de l’UE dans ce contexte de guerre.

Au-delà de son aspect politique, cet examen des candidatures tant attendu « revêt une valeur symbolique importante », d’autant plus qu’il s’agit d’un sujet qui divise fortement les Vingt-Sept. De ce fait, si les États membres réussissent à se mettre d’accord sur la question, cela permettrait d’afficher une Union européenne forte et solidaire qui n’hésite pas à s’affirmer devant des pays comme la Russie qui peuvent présenter une menace sur la région et ses alentours. De plus, cela permettrait à la PFUE de remplir l’un de ses trois principaux objectifs pour les six mois à venir.

Cependant, le processus d’examen des demandes d’adhésion est long et laborieux, car il requiert une décision unanime et les pays demandeurs doivent répondre à de nombreux critères sociaux et économiques. Ainsi, même si le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, « exhorte les Européens à intégrer son pays sans délai », il n’existe aucune procédure pour cela et il semble difficile pour l’UE de faire une exception malgré le contexte particulier. Par exemple, il a fallu deux années complètes pour que la demande d’adhésion de la Roumanie soit acceptée par la Commission européenne ; et il a fallu le même nombre d’années avant d’annoncer en 1999 que la Turquie n’était pas reconnue comme candidate par les Européens.

L’un des obstacles les plus importants à la prise de cette décision de façon aussi rapide est le fait qu’elle « nécessite des négociations complexes sur de nombreux sujets et des critères difficiles à respecter pour un pays en guerre ».

Une solution envisagée serait de créer un statut spécial pour ces trois États, « une sorte de partenariat privilégié » pour l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie.

Finalement, la situation complexe qu’a entrainé l’offensive russe en Ukraine pourrait profiter à l’UE si cette dernière arrive à retourner la situation à son avantage, de façon à s’affirmer sur la scène internationale comme une région puissante, solidaire et en capacité de s’affirmer face à d’autres pays puissants.

De gauche à droite : les chefs de gouvernement Irakli Garibashvili (Géorgie), Denys Shmyhal (Ukraine) et Natalia Gavrilița (Moldavie), en visite à Bruxelles le 30 novembre 2021 – Source : Cabinet des ministres d’Ukraine / Wikimedia commons

Sources :

Revue de presse #4

Par Ludivine Besquent – 03/03/2022 – Cet article n’engage que son autrice: la SCUE laisse la liberté à son équipe de publier des revues de presse sans censure.

Pourrait-on s’attendre, à la faveur du conflit en Ukraine, que les États membres de l’Union européenne relancent le débat sur la nécessité d’une défense commune européenne ?

Depuis la publication de notre revue de presse précédente, la crise en Ukraine s’est transformée en conflit armé à la suite de l’invasion du pays par l’armée russe le 24 février dernier. Ainsi, à peine trois jours après la reconnaissance par la Russie de l’indépendance des Républiques de Donetsk et Louhansk à l’est du pays et l’entrée des troupes russes sur ces territoires séparatistes en guerre avec l’Ukraine depuis 2014, Vladimir Poutine a étendu l’agression militaire à l’ensemble du territoire ukrainien.

Ainsi, la capitale de l’Ukraine, Kyiv[1], est massivement bombardée par l’armée russe et des affrontements militaires ont lieu à l’aéroport international Antonov, dans sa proche banlieue. En effet, la majorité des troupes russes ont pénétré en Ukraine, non pas à l’est dans les oblasts séparatistes, mais au nord, via le Belarus[2]. Au sud du pays également, les troupes russes ont également débordé de la péninsule de Crimée pour s’étendre jusqu’aux villes de Kherson à l’ouest et Marioupol à l’est. Pis, des bombardements ont même été répertoriés à Lviv, Ivano-Frankivsk et Loutsk, trois grandes villes à l’extrême-ouest du pays, proche des frontières avec la Pologne et la Roumanie, tous deux États membres de l’Union européenne et de l’OTAN.

Il est ainsi de plus en plus clair que ce qui paraissait insensé il y a de cela une semaine, est devenu une réalité : l’objectif du Kremlin n’est pas simplement de se cantonner aux territoires séparatistes de l’est du pays, mais de contrôler l’ensemble de l’Ukraine en renversant le gouvernement démocratiquement élu de Volodymyr Zelensky et en y instaurant un nouveau, à la solde de Moscou. Vladimir Poutine l’a dit lui-même, de façon détournée, lors d’une allocution télévisée le 25 février destinée aux Ukrainiens : « Prenez le pouvoir entre vos mains. Il me semble qu’il sera plus facile de négocier entre vous et moi », qualifiant le gouvernement ukrainien de « junte » ou de « clique de toxicomanes et de néonazis, qui s’est installée à Kiev et a pris en otage tout le peuple ukrainien ». Un haut responsable du Pentagone aurait également confié à l’Agence France-Presse (AFP) : « Nous estimons que, fondamentalement, ils ont l’intention de décapiter le gouvernement et installer leur propre méthode de gouvernance, ce qui expliquerait cette avancée initiale vers Kiev ».

Source : https://www.liberation.fr/international/europe/guerre-en-ukraine-la-carte-des-bombardements-russes-20220224_BULDIVVKBVGS5CBDLTMWWSVPO4/

Plutôt que de nous pencher sur la faisabilité d’un tel objectif pour la Russie, de la potentielle issue du conflit ou des racines historiques de ce dernier, l’intérêt ici est d’aborder la réaction de l’Union européenne à cet évènement majeur qui pourrait menacer aussi bien la stabilité que la paix dans cette région qui n’a pas connu de conflit interétatique formel depuis 1945.

Après une première série de sanctions juste après la signature de l’acte de reconnaissance des républiques séparatistes par Vladimir Poutine, l’Union européenne a passé un nouveau cap, que l’on peut qualifier d’historique, depuis l’extension du conflit à l’ensemble du pays le 24 février. Ce soir-là, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union se sont réunis pour un Conseil européen extraordinaire s’accordant sur les mesures de rétorsion les plus sévères que l’Union européenne n’ait jamais mis en œuvre : sanctions financières réduisant l’accès aux marchés de capitaux européens dans l’objectif d’affecter le marché bancaire russe et les principales entreprises publiques, interdiction d’exportation de nombreux biens russes (notamment le pétrole) ou encore gel des avoirs de Vladimir Poutine et de ses proches, à l’instar de son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Trois jours plus tard, le dimanche 27 février, l’Union européenne décide de rompre avec sa doctrine diplomatique pour la première fois de son histoire en décidant de financer l’envoi de matériel militaire à destination de l’Ukraine via la Facilité européenne pour la paix (FEP). La FEP est un instrument extrabudgétaire qui a pour objectifs d’améliorer la capacité de l’Union à prévenir les conflits, à consolider la paix et à renforcer la sécurité internationale, en permettant le financement d’actions opérationnelles relevant de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et ayant des implications militaires ou dans le domaine de la défense. Ainsi, 450 millions d’euros d’armement seront financés mais également 50 millions d’euros d’équipements de protection et de carburant.

Cette décision historique s’accompagne de sanctions financières renforcées à l’égard de la Russie, notamment la déconnexion de plusieurs banques russes du système bancaire SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication). Une action qui entravera fortement les banques russes dans leurs activités de transaction et d’échange de capitaux sur les marchés internationaux. L’ensemble des banques russes ne sont cependant pas visées par cette déconnexion, en particulier celles liées au commerce ou au gaz naturel, une énergie fossile pour laquelle l’Union européenne est dépendante de la Russie à hauteur de 41% de ses importations. Toujours sur le plan bancaire, l’Union européenne a également décidé de geler les avoirs de la Banque centrale russe détenus en dehors du pays.

Toujours dans le sillage du paquet de sanctions décidé 27 février, l’Union européenne a fait le choix de fermer son espace aérien à l’aviation russe et d’interdire la diffusion dans ses États membres des médias affiliés au Kremlin tels que Russia Today et Sputnik News, des organisations à l’origine d’une désinformation massive en Europe depuis de nombreuses années. L’Union ne s’est pas simplement contentée de sanctionner la Russie, mais également le Belarus, État allié de Moscou qui a facilité l’invasion de l’Ukraine en autorisant le transit des troupes russes sur son territoire. Ainsi, les secteurs économiques clés du pays sont désormais interdits d’exportation vers l’Union européenne (tabac, ciment, fer, acier ou encore hydrocarbures).

Finalement, ces actions de rétorsion sans précédent de la part de l’Union européenne ont également cheminées au sein de plusieurs de ses États membres qui, jusqu’ici, tranchaient par leur neutralité historique. C’est le cas de l’Allemagne, pacifiste depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et de la Suède, non membre de l’OTAN, qui ont annoncé envoyer des armes en Ukraine. D’aucuns pensent que cette agression militaire russe en Ukraine pourrait réanimer l’OTAN mais aussi relancer le projet de défense commune européenne, enterré en 1954.

Sources :

Franceinfo. 2022. « Guerre en Ukraine : livraisons d’armes, budget militaire, sanctions… Comment l’Union européenne a pris un virage historique », 1 mars 2022. https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-livraisons-d-armes-budget-militaire-sanctions-l-union-europeenne-prend-elle-un-tournant-historique_4986078.html.

Guillot, Julien, et Alice Clair. 2022. « Guerre en Ukraine: la carte de l’évolution des bombardements et de l’avancée russe ». Libération, 2 mars 2022. https://www.liberation.fr/international/europe/guerre-en-ukraine-la-carte-des-bombardements-russes-20220224_BULDIVVKBVGS5CBDLTMWWSVPO4/.

Le Parisien. 2022. « Ukraine : Poutine appelle les soldats adverses à se rebeller et traite leurs dirigeants de « néonazis toxicomanes » – Le Parisien », 25 février 2022. https://www.leparisien.fr/international/ukraine-poutine-appelle-les-soldats-adverses-a-se-rebeller-et-traite-leurs-dirigeants-de-neonazis-toxicomanes-25-02-2022-ZK2ZZMZMZZHLHA4GTHGDJU7JQQ.php.

L’Express. 2022. « Ukraine : rester au pouvoir ou voir son gouvernement “décapité”, quel sort pour Zelensky ? », 25 février 2022. https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/ukraine-rester-au-pouvoir-ou-voir-son-gouvernement-decapite-quel-sort-pour-zelensky_2168746.html.

Ouest-France. 2022. « Les Européens s’accordent pour sanctionner Poutine et Lavrov par le gel de leurs avoirs », 25 février 2022, sect. Guerre en Ukraine. https://www.ouest-france.fr/monde/guerre-en-ukraine/les-europeens-s-accordent-pour-sanctionner-poutine-et-lavrov-par-le-gel-de-leurs-avoirs-d0bf484c-9647-11ec-8a8c-4c622ba3ed85.

Toute l’Europe. 2022. « Guerre en Ukraine : chronologie des événements », 2 mars 2022. https://www.touteleurope.eu/l-ue-dans-le-monde/guerre-en-ukraine-chronologie-des-evenements/.


[1] Le toponyme « Kyiv » est privilégié car c’est ainsi que les Ukrainiens nomment leur capitale. « Kiev » est le nom donné à la capitale ukrainienne par les Russes et que les Ukrainiens rejettent.

[2] Le toponyme « Belarus » a été privilégié car c’est ainsi que les nationalistes et opposants au régime autoritaire d’Alexandre Loukachenko nomment leur pays. Les Nations unies utilisent par ailleurs l’appellation « Belarus ». L’appellation « Biélorussie » est une référence directe à la Russie et à l’époque soviétique puisque c’est en 1919, soit un an après que la République du Belarus soit proclamée, que l’URSS reprend le contrôle du pays et lui impose le nom de « Biélorussie ».

Revue de presse #3

Par Émilie Poudroux – 25/02/2022 – Cet article n’engage que son autrice : la SCUE laisse la liberté à son équipe de publier des revues de presse sans censure.

INFORMATION AUX LECTEURS ET LECTRICES : cet article a été rédigé mercredi, avant l’invasion russe en Ukraine. Sa publication était programmée pour vendredi 25 février.

Quel est le rôle de l’UE dans cette crise de l’Europe de l’Est ?

« Tous sur la même ligne, c’est trop rare pour ne pas être souligné » dixit une des diplomates présentes lors du sommet de l’Union Européenne africaine en parlant de la crise Ukraine-Russie. Depuis près d’une décennie, ce conflit entre ces deux grands à l’est du vieux continent provoque un certain nombre de défis de décisions à prendre face à cette crise.

En effet, face à la possible attaque de la Russie sur le territoire ukrainien, il est important de comprendre les objectifs et le rôle des vingt-sept dans ce conflit.

Il est important de comprendre les prémisses de ce conflit ukraino-russe et de ce fait de comprendre pourquoi la Russie amasse ses troupes vers l’Ukraine et en quoi l’Union Européenne rentre en jeu ici.

Tout commence en 2013 lorsque l’Ukraine décide de se retirer de l’Union Européenne ce qui engendré de nombreuses manifestations violentes au sein du pays ce qui amènera à une fuite du président en place Viktor Ianoukovitch, accusé de violations des droits de l’Homme.  L’instabilité politique en Ukraine a amené la Russie à annexer illégalement le territoire de la Crimée en majorité russophone. Cette annexion amènera par la suite de nombreuses restrictions diplomatiques et économiques par l’Union Européenne sur la Russie. C’est cependant le déploiement des troupes russes sur le sol du Belarus avec pour intention d’envahir l’Ukraine pour raison historique que la Russie va devenir un obstacle de taille et un acteur primordial pour l’Union Européenne mais aussi pour les États-Unis et l’OTAN. En effet, le déploiement de troupes russes aux frontières de l’Ukraine vient créer une situation d’escalade dans les relations internationales.

Quelles sont les objectifs de l’Ukraine ?

Pour le gouvernement ukrainien, il est primordial de retrouver une certaine stabilité dans le pays et surtout de retrouver le contrôle de l’intégrité de leur territoire, et donc la Crimée. Néanmoins, récupérer des terres prises par les séparatistes pro-russes n’est pas chose facile, de ce fait, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, élu en avril 2019, souhaite un rapprochement avec l’Union européenne mais aussi avec l’OTAN. En effet, son adhésion à l’OTAN permettrait une possibilité d’intervention des pays membres de l’Alliance atlantique en cas d’agression militaire. Une perspective à laquelle s’oppose fermement la Russie qui prendrait ce ralliement à l’OTAN comme un enfermement, un encerclement de l’ennemi occidental.

Mais pourquoi la Russie voudrait-elle envahir l’Ukraine ?

Le Président russe Vladimir Poutine n’a jamais caché son attachement à la grandeur et à la puissance de l’ancienne Russie et à son souhait de retrouver et de réunifier les territoires perdus de l’ex URSS. L’Ukraine est, en plus, un pays proche de la Russie tant dans son histoire que dans la culture et même dans la langue. Moscou fait ainsi planer une menace dont l’exécution est incertaine. En effet, une invasion aurait un très important coût humain et économique, d’autant que des lourdes sanctions américaines et européennes, s’ajoutant à celles déjà en vigueur, frapperaient probablement le géant de l’Est. Celui-ci maintient tout du moins la pression sur l’Ukraine et ses alliés occidentaux.

Objectifs de l’Union Européenne face à cette crise ?

Depuis l’invasion de la Crimée, l’Union Européenne a joué un rôle défensif (en tout cas en matière économique) dans ce conflit. En effet, de nombreuses sanctions ont été mise en place par l’UE. De plus, la France et l’Allemagne ont (et jouent) encore un rôle prépondérant dans la gestion du conflit. Les deux alliés sont impliqués dans la résolution de ce conflit depuis une réunion informelle de 2014, en marge des célébrations du débarquement de Normandie. Les dirigeants ukrainien, russe, français et allemand avaient alors pu ouvrir des négociations à l’initiative du président français François Hollande. Ces rendez-vous à quatre ont depuis pris le nom de “format Normandie”. Depuis le début d’année 2022 et face à l’intransigeance russe de ne pas retirer ses troupes, l’Union Européenne établie une politique de sanctions vis-à-vis de la Russie. En effet, dans un premier temps, des sanctions économiques seront mises en place comme une coupure de gaz de Moscou.

Une possible sortie de crise ?

À ce jour, il est peut-être encore trop tôt pour envisager une finalité à ce conflit qui perdure depuis bientôt dix ans. De plus, depuis la fin 2021, les échanges entre Washington et Moscou n’ont fait qu’aggraver la situation en escaladant le conflit. Pour ajouter à cela, jusqu’à peu, la Russie ne considérait pas l’Europe comme un interlocuteur à part entière. Cependant, 2022 pourrait être la voie du changement. En effet, en recevant le président français Emmanuel Macron au Kremlin, Vladimir Poutine semble être ouvert à de nouveaux échanges multilatéraux. Ce rendez-vous avec la France témoigne donc d’un retour de l’Europe sur la table des négociations et à plus long terme, d’une possible désescalade et d’une sortie de crise.

INFORMATION AUX LECTEURS ET LECTRICES : cet article a été rédigé mercredi, avant l’invasion russe en Ukraine. Sa publication était programmée pour vendredi 25 février.

Sources :

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/02/18/crise-ukrainienne-l-union-europeenne-se-dit-prete-a-faire-face-aux-coupures-de-gaz-de-moscou_6114240_3210.html

https://www.consilium.europa.eu/fr/policies/sanctions/ukraine-crisis/#:~:text=6%20mars%202022.-,Restrictions%20en%20mati%C3%A8re%20de%20relations%20%C3%A9conomiques%20avec%20la%20Crim%C3%A9e%20et,entreprises%20%C3%A9tablies%20dans%20l’UE.

https://www.europarl.europa.eu/news/fr/press-room/20220210IPR23007/les-menaces-de-la-russie-sont-un-signal-d-alarme-pour-l-ue-selon-les-deputes

Revue de presse #2

Par Alizée Bel– 18/02/2022 – Cet article n’engage que son autrice : la SCUE laisse la liberté à son équipe de publier des revues de presse sans censure.

Une souveraineté spatiale européenne ?

Face aux nouveaux concurrents privés américains comme Spacex d’Elon Musk et Blue Origin de Jeff Bezos, le modèle de développement spatial de l’Union Européenne devient obsolète (Le Monde 2022). Il est temps d’agir !

L’Europe doit « se doter d’une constellation de connectivité spatiale multi-orbitale pour offrir à l’ensemble du continent une infrastructure de connectivité mettant fin aux zones blanches […]. C’est indispensable pour la cybersécurité “ à annoncé Thierry Breton, le commissaire européen chargé du spatial lors du Paris Air Forum de 2021 pour évoquer l’annonce future du projet de constellation européenne de satellites de communication sécurisés. Ce projet fut alors annoncé par la Commission Européenne en février 2022.

Qu’est ce qu’est la constellation européenne ?

En décembre 2020, Thierry Breton avait déjà lancé l’idée d’une constellation européenne. Le mardi 15 février 2022 à Strasbourg, la Commission européenne à prit l’initiative d’un projet de constellation de satellites. L’organisation européenne propose alors lors d’une réunion à Toulouse le 16 février 2022, réunissant les ministres chargé du spatial des 27 pays membres de lancer en coopération un projet de constellation multi-orbitale européenne de connectivité sécurité afin de fournir de l’internet à haut débit en Europe.

Pourquoi ?

Avec l‘arrivée des satellites dans le développement des télécommunications et de l’Internet haut débit, la conquête spatiale se développe et l’Union Européenne est à la traîne. C’est pourquoi ce projet de constellation européenne entre dans une stratégie de l’Union Européenne de sécurité face aux questions géostratégiques et de défense de l’autonomie du continent dans la conquête spatiale. Face à la concurrence des Etats Unis et de leurs compagnies privées, ainsi que de la Chine consacrant respectivement un budget cinq fois et deux fois plus élevé ; il a fallu rapidement créer une réponse commune de l’Union Européenne dans cette course spatiale.

Comment ?

Thierry Breton a défini un budget de 6 milliards d’euros lors de la réunion du 16 février. Ce budget est à répartir également entre l’Agence spatiale européenne (ESA), les États membres et les investisseurs et industriels privés qui souhaitent participer au projet. (Le Monde 2022).

Quel est l’objectif de l’Union Européenne ?

Emmanuel Macron, à la présidence du Conseil de l’Union Européenne évoque le désir de “ garantir l’autonomie stratégique du continent en se concentrant sur la sécurisation d’Internet et des communications, ainsi que la gestion du trafic spatial”. Il s’agit ici de plusieurs objectifs précis : comme précisé auparavant, l’aspiration pratique est d’offrir l’accès internet à haut débit en Europe. Néanmoins, derrière cette première cible, le désir est de réduire la dépendance de l’Europe des autres projets de constellations de communication dans le monde et ainsi de bénéficier, pour l’Union Européenne, de ses propres technologies.

L’objectif global recherché au travers de cette constellation est de préserver la souveraineté spatiale de l’Union Européenne.

Ainsi, cette réunion n’est que les prémisses de ce projet commun des pays membres de l’Union dont les ambitions sont de déployer les premiers services des satellites de cette constellation en 2024. Il reste encore à s’accorder sur les modalités de déploiement de ce programme. Toutefois, une chose est sûre pour Thierry Breton, les ministres du spatial des 27 pays membres, ainsi que Emmanuel Macron à la présidence du Conseil de l’Union Européenne : les acteurs privés changent la donne et l’Union Européenne doit agir rapidement avant d’être éclipsée de la course de la conquête spatiale.

Sources : 

https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/thierry-breton-veut-pour-l-europe-une-constellation-de-connectivite-multi-orbitale-887375.html

https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/16/la-souverainete-europeenne-passe-par-l-espace_6113926_3232.html

https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/16/spatial-l-europe-veut-conforter-sa-souverainete_6113918_3234.html

https://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/le-plan-de-leurope-pour-se-doter-dune-constellation-spatiale-souveraine-1387257

https://www.lefigaro.fr/flash-eco/l-ue-va-lancer-dans-les-prochaines-semaines-son-projet-de-constellation-de-communications-securisees-20220125

Revue de presse #1

Par Eva Gourraud – 11/02/2022 – Cet article n’engage que son autrice : la SCUE laisse la liberté à son équipe de publier des revues de presse sans censure.

« Nous vivons un moment européen. Face aux défis sanitaires et économiques, à l’affirmation de puissances hostiles, ou au dérèglement climatique, la meilleure réponse est européenne » énonçait le président français Emmanuel Macron dans un discours précédant le début de la présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE) qui a démarré le 1er janvier 2022.

En effet, pour la première fois depuis 14 ans, la France a repris la présidence du Conseil de l’UE, suite à la présidence de la Slovénie et avant celle assurée par la Tchéquie qui démarrera à partir du 1er juillet 2022.

Pour résumer simplement le fonctionnement de la présidence du Conseil de l’Union européenne, il s’agit d’une rotation tous les 6 mois des différents Etats membres de l’UE, dans le but de s’occuper de l’organisation et de la gestion du Conseil de l’UE et de tous les évènements qui vont avec. L’Etat membre présidant ce Conseil est donc en charge d’élaborer des compromis, d’organiser des réunions, de rendre des conclusions, de veiller à une bonne coopération entre l’ensemble des pays membres, ou encore d’assurer les relations du Conseil avec les différentes institutions européennes, telles que le Parlement européen, ou bien la Commission.

Concernant le Conseil de l’UE, également appelé « Conseil » ou bien « Conseil des ministres de l’Union européenne », il a pour fonction de réunir l’ensemble des ministres des états membres selon leur domaine d’activité. Ce Conseil est donc co-législateur de l’Union européenne, à l’instar du parlement européen.

Pour en revenir à la présidence française, près de 400 évènements prévus en France et au sein de l’UE devraient être organisés au cours des 6 prochains mois, notamment des réunions politiques, des évènements citoyens, ainsi que des évènements culturels.

De plus, cette présidence devrait s’inscrire dans la continuité des orientations fixées par le Président de la République française dans son discours pour une Europe souveraine, unie et démocratique. L’objectif de cette Europe souveraine et unie serait ainsi d’affirmer la position de l’Europe sur la scène internationale, tout en défendant les valeurs et intérêts de cette région à l’échelle mondiale. La PFUE compte donc bien prolonger ce travail pour une Europe plus démocratique, plus solidaire, et davantage souveraine. Aussi, la PFUE a pour objectif de répondre aux attentes citoyennes, exprimées lors de débats citoyens, notamment organisés dans le cadre de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, un projet développé en 2019 par la France dans le but de créer un nouvel espace de débat pour l’ensemble des citoyens européens. Les recommandations formulées par les citoyens, en France et en Europe, nourrissent les priorités de la présidence française du Conseil de l’UE.

Enfin, le programme de la PFUE s’articule autour de trois ambitions principales :

  • Comme dit précédemment une Europe plus souveraine, avec par exemple un renforcement de l’espace Schengen, une meilleure protection des frontières, la maitrise des migrations et une politique d’asile améliorée, etc. ; ainsi qu’une Europe davantage sécuritaire
  • Une nouveau modèle européen de croissance afin d’imposer l’UE et de la rendre indispensable à l’échelle internationale en développant différentes technologies, et en investissant en R&D ainsi que dans l’innovation, tout en conciliant à la fois développement économique et ambition climatique
  • Et finalement, une Europe plus humaine, c’est-à-dire à l’écoute des préoccupations de ses citoyens, prête à défendre l’Etat de droit, être fidèle à ses valeurs, fière de sa culture, etc.

La présidence française du Conseil de l’UE s’inscrit également dans la continuité des travaux réalisés par la présidence slovène, dans le cadre du programme du « trio des Présidences » préparé avec la précédente présidence slovène et la future présidence tchèque. Ce programme s’appuie sur le travail de la Commission européenne prévu pour 2022 et a été discuté et décidé par un grand nombre d’institutions européennes. La mise en place de ce programme devra bien évidemment tenir compte de l’évolution de la situation sanitaire.

            Finalement, la présidence française a commencé dès ces dernières semaines avec un ensemble d’évènements importants, en particulier avec la crise entre l’Ukraine et la Russie. Effectivement, Emmanuel Macron a rendu visite au président russe Vladimir Poutine ce lundi 7 février, avant d’enchainer par une rencontre avec le président ukrainien le jour suivant, toujours dans le but de créer une Europe forte et unie.

Sources :