Revue de presse #5

Par Eva Gourraud – 03/10/2022 – Cet article n’engage que son autrice: la SCUE laisse la liberté à son équipe de publier des revues de presse sans censure.

Demande d’adhésion à l’UE de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie

Vingt-sept pays sont aujourd’hui membres de l’Union européenne. Cinq États sont officiellement reconnus comme candidats, tandis que cinq autres sont potentiellement candidats. À l’inverse, trois pays ont abandonné l’idée d’adhérer. Ce lundi 7 mars, l’Union européenne (EU) a débuté l’examen des candidatures d’adhésion de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie.

En effet, les trois pays de l’ancienne Union soviétique ont chacun déposé une candidature en réponse à l’offensive russe lancée en Ukraine le 24 février 2022. En ce début de semaine, la présidence française de l’UE (PFUE) a assuré s’apprêter à « évaluer formellement les demandes d’adhésion de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie ». Les représentants des différents États membres ont soutenu que « l’évolution rapide du contexte sécuritaire devait obliger l’UE à examiner les demandes d’adhésion » de ces pays, soumis à la menace russe. Une prise de position officielle et très politique est donc attendue de la part de l’UE dans ce contexte de guerre.

Au-delà de son aspect politique, cet examen des candidatures tant attendu « revêt une valeur symbolique importante », d’autant plus qu’il s’agit d’un sujet qui divise fortement les Vingt-Sept. De ce fait, si les États membres réussissent à se mettre d’accord sur la question, cela permettrait d’afficher une Union européenne forte et solidaire qui n’hésite pas à s’affirmer devant des pays comme la Russie qui peuvent présenter une menace sur la région et ses alentours. De plus, cela permettrait à la PFUE de remplir l’un de ses trois principaux objectifs pour les six mois à venir.

Cependant, le processus d’examen des demandes d’adhésion est long et laborieux, car il requiert une décision unanime et les pays demandeurs doivent répondre à de nombreux critères sociaux et économiques. Ainsi, même si le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, « exhorte les Européens à intégrer son pays sans délai », il n’existe aucune procédure pour cela et il semble difficile pour l’UE de faire une exception malgré le contexte particulier. Par exemple, il a fallu deux années complètes pour que la demande d’adhésion de la Roumanie soit acceptée par la Commission européenne ; et il a fallu le même nombre d’années avant d’annoncer en 1999 que la Turquie n’était pas reconnue comme candidate par les Européens.

L’un des obstacles les plus importants à la prise de cette décision de façon aussi rapide est le fait qu’elle « nécessite des négociations complexes sur de nombreux sujets et des critères difficiles à respecter pour un pays en guerre ».

Une solution envisagée serait de créer un statut spécial pour ces trois États, « une sorte de partenariat privilégié » pour l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie.

Finalement, la situation complexe qu’a entrainé l’offensive russe en Ukraine pourrait profiter à l’UE si cette dernière arrive à retourner la situation à son avantage, de façon à s’affirmer sur la scène internationale comme une région puissante, solidaire et en capacité de s’affirmer face à d’autres pays puissants.

De gauche à droite : les chefs de gouvernement Irakli Garibashvili (Géorgie), Denys Shmyhal (Ukraine) et Natalia Gavrilița (Moldavie), en visite à Bruxelles le 30 novembre 2021 – Source : Cabinet des ministres d’Ukraine / Wikimedia commons

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